L'architecture japonaise
Par Kagami, mercredi 7 février 2007 à 20:28 :: Art :: #32
Alliant toujours gracilité et solidité, elle semble être un constant défi aux lois de la pesanteur…La nature a imposé à l’architecture japonaise sa présence, comment celle-ci s’y est adaptée? Comment a-t-elle évoluait au fil des siècles ?
L’architecture religieuse, par sa richesse et sa variété, occupe une place prééminente. Deux grands principes ont prévalu au cours du temps : l’horizontalité d’une part, même si les élévations successives des étages semblent la limiter, l’adaptation à l’homme d’autres part. Le plan de base est sobre : pas de barrières d’obstacles inutiles; on limite les entraves ou on les escamote.
En revanche la décoration est prolifique. Elle est le contrepoids essentiel au caractère rudimentaire initial. Les structures des sanctuaires sont complexes et, par un jeu très savant de chevrons, de consoles, de balustrades et de poteaux ouvragés, elles frôlent la surabondance. Les toits débordants, les tuiles colorés et parfois les moulures accentuent ces impressions de foisonnement. La légèreté des auvents habilement recourbés achève de donner aux édifices ces contours gracieux.
Des constructions des temps primitifs, il ne reste rien ou peu de choses. Les siècles, les incendies et les guerres eurent raison de la majorité d’entre elles. Un éclatant témoignage subsiste tout de même, le temple Todaï–ji, à Nara, bâti au 8ème siècle inlassablement reconstruit depuis à l’identique. Il est sans doute l’un des plus grands ouvrage en bois au monde, et peut accueillir une foule immense de visiteurs. Sous l’impulsion des sectes zen, les villes principales se couvrirent dès le début du 8ème siècle de temples construits avec magnificence, malgré l’austérité de certaines lignes.
A la fin du 16ème siècle, les seigneurs élèvent de redoutables châteaux, en principe toujours dominé par un haut donjon. La pierre s’est ajoutée au bois, ce qui accroît la stabilité des constructions. Véritables citadelles, situés aux points les plus stratégiques, ils découpent leur étranges formes blanche dans le paysage. Les habitations particulières ont pour leur part, peu évolué. On y retrouve ces traits essentiels, à savoir la rusticité unie à la commodité, l’élégance sous tendue par la précarité. La maison est entièrement adapté à l’espace, incorporée même à celui-ci.
Elle est conçue en fonction du jardin, si petit soit-il. Par les jeux de cloisons mobiles, il est possible d’en agrandir ou d’en limiter la superficie intérieure. Les pièces communiquent entre elles et peuvent tout aussi bien être isolées. L’air circule librement et l’absence relative de meubles facilite les mouvements. Des règles précises, difficiles à respecter dans les villes, présidant à leur construction : orientation selon les points cardinaux ; disposition des pièces : voisinage, bénédiction du terrain.
La pratique veut que les mesures soient standards, et le tatami, la natte de paille de riz, en constitue la base. Reposant sur une ossature souple et fine, la maison japonaise est un havre de paix et de silence. L’asymétrie qui règne annule ce qui pourrait être monotonie. Malgré des particularismes régionaux, les maisons montagnardes du Nagano et les fermes de Fukuoka, les demeures varient peu dans leur apparence, ce qui donne au pays une sorte d’unité quant à son habitat.
L’apport occidental se fit sentir à partir de 1870. Beaucoup d’édifices publics ressemblèrent alors à ceux de l’Europe, notamment les banques, les gares et les postes. Cependant, se dégageant de cette emprise, les architectes nippons adoptèrent peu à peu un style nouveau, en mélangeant aux techniques modernes le savoir traditionnel.
Ils durent néanmoins face, pour l’architecture urbaine, à des obstacles des deux ordres : l’exiguïté des terrains, la densité de la population. Aux courbes du passé s’opposèrent les lignes rigides des bâtiments neufs, et à la maison individuelle succéda le gratte-ciel. L’acier et le verre s’harmonisèrent avec le bois et la pierre. Très novatrice, l’architecture japonaise actuelle, remodèle les sites urbains et s’impose au niveau international. Mhhh, j’ai hâte d’y être afin de pouvoir visiter tout ça...
Sayônara !
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