La presse japonaise

La quasi-totalité des foyers reçoivent un quotidien matin et soir à domicile. Difficile de résister aux pressions et aux cadeaux des livreurs qui ratissent les quartiers et qui sont à l’affût de nouveaux clients. En quelque sorte les japonais s’abonnent à un journal comme ils s’abonnent au gaz. Dans ces conditions, la diffusion des quotidiens ne dépend pas de l’actualité mais de l’efficacité de ses services de portages !

Les principaux journaux sont de vraies encyclopédies. Ils sont précis et complets. Ils publient des poèmes en bonne page. Et ils couvrent très largement tout ce qui se passe dans les pays étrangers.

Cinq groupes de journaux se partagent plus de la moitié des lecteurs : Yomiuri, Asahi, Mainichi, Nihon Keizai et Sankei. Ces grand journaux sont désormais les vaisseaux amiraux de groupes de communication diversifiés qui éditent des dizaines de magazines, contrôlent des chaînes de télévision et de radio, possèdent des équipes de base-ball, des compagnies immobilières, des agences de voyages et organisent de multiples manifestations culturelles.

La TV au Japon

La télévision est apparue le 1er Février 1953 avec les émissions de la société publique NHK. Six mois plus tard la première chaîne privé, NTV, appartenant au Yomiuri, est entrée en service. Aujourd’hui le Japon compte plus de 160 stations de radio et de télévision. La première chaîne de TV haute définition a été lancé en 1991.

La télévision permet de tout faire, de tout vivre en direct. On peut y apprendre une douzaine de langues étrangères, suivre toutes sortes de cours, admirer les meilleurs documentaires sur le Louvre, la route de la soie ou la naissance de l’univers. On peut se marier, retrouver un conjoint évaporé dans la nature, risquer sa vie ou hurler dans des jeux d’un goût douteux.

Pour les grands événements, la télévision déploie des moyens considérables. Et elle ne recule devant rien pour rechercher la moindre information. Les journalistes peuvent traquer les maîtresses des hommes politiques ou braquer des projecteurs toute la nuit devant leurs maisons, effectuer une descente à n’importe quelle heure au domicile d’un haut fonctionnaire.

Librairie japonaise

Mais ces grosses têtes recrutées dans les meilleurs universités se gardent en général de tout commentaire original ou de toute analyse en profondeur. L’essor fulgurant de la télévision a permis le développement de l’industrie électronique. Le Shinkansen est d’ailleurs munis de petits écrans a cristaux liquides pour pouvoir suivre les programmes télévisés.

Si la télévision a tué le cinéma, elle n’a pas encore réussi à abattre l’industrie de l’édition. Car les japonais sont avant tout des lecteurs. Leur fringale de lecture est assouvie chaque année par le tirage de 4 milliards de mensuels et d’hebdomadaires et de 1,5 milliards de livres.

De nombreux poètes ou philosophes français, quasi inconnus en France, sont traduits au Japon où ils réalisent des chiffres de vente exceptionnels. Le livre de poche est apparu dans les années 20 et il est le compagnon habituel de tout usager des transports en commun !

Le métro japonais

Les agences de publicité règnent en maîtres sur le secteur de la communication. Dentsu, inconnue en dehors de l’archipel, a longtemps été la première agence du monde. Elle forme presque un état dans l’Etat. Elle organise quasiment toutes les manifestations qui ont lieu au japon…

Au Japon, toute surface a vocation à être recouverte d’une publicité. Celle-ci va se nicher partout : sur les paquets de cigarettes, sur les poignées pour se tenir dans le métro et même sur le papier toilette !

Mais cette publicité envahissante n’est toujours pas parvenue à crever l’écran des chaînes de la NHK. Celle-ci reste donc l’une des dernières grandes chaînes publiques à ne vivre que des redevances !

Sayônara !